
19 Sep Baromètre des villes cyclables : Paris progresse, les attentes des cyclistes parisiens également
À l’issue de cette mandature, Paris gagne une place dans le classement des grandes villes du Baromètre vélo1 et devient la 11e métropole la plus cyclable. Passant de la note D en 2021 à la note C, la ville est jugée plutôt favorable à la pratique du vélo. Mais pour espérer devenir un jour la capitale française de la petite reine, Paris doit encore progresser.
La Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) dévoile ce jeudi 18 septembre les résultats de la quatrième édition du baromètre vélo. À Paris, 9700 personnes ont noté la cyclabilité de la ville en 2025 : après une note identique en 2019 et 2021, Paris progresse enfin en passant de la note D (3,33/5, moyennement favorable) à la note C (3,67/5), synonyme d’un climat plutôt favorable au vélo. Les répondants au baromètre saluent les efforts faits par la mairie pour améliorer la cyclabilité de Paris, où la part modale du vélo a bondi, jusqu’à atteindre 11% en 2024. Mais les résultats mettent également en évidence les pistes d’amélioration : aménagement des carrefours, sécurisation des portes et des places.
Les résultats du Baromètre montrent une légère amélioration du ressenti général des cyclistes. Les répondants saluent les importants efforts de l’exécutif parisien en faveur du vélo pendant ce mandat, en leur attribuant la note A+. Les sentiments de confort et de sécurité à vélo ont aussi légèrement augmenté (+0,28 point). C’est sur la note de services et de stationnement que l’amélioration se fait nettement sentir : la note passe de 3,40 en 2021 à 4,05 en 2025. La mandature écoulée a indéniablement amélioré les conditions de circulation à vélo dans la capitale. Tout au long du mandat, nous avons recensé ces progrès dans nos Observatoires du Plan Vélo et du plan Stationnement.
Cependant, la pratique du vélo a aussi progressé dans la capitale, rendant nécessaires des infrastructures plus nombreuses et qualitatives. Les réponses au Baromètre suggèrent que Paris a encore une grande marge de progression pour devenir une ville agréable et accessible à tous à vélo. Les 40% de Parisiennes et de Parisiens qui se déplacent régulièrement à vélo2 attendent un nouveau coup d’accélérateur au prochain mandat.
Notre analyse du Baromètre
Sur cette carte, les résultats du baromètre révèlent les principaux points d’amélioration et zones difficiles relevés par les cyclistes parisien·ne·s.

Des améliorations notables
Les réponses mettent en évidence les belles avancées du dernier mandat. Les aménagements cyclables des rues de Rivoli, de La Fayette et du boulevard Saint-Michel sont salués par les répondants. Les pistes sont larges, bien séparées des véhicules motorisés et des piétons, et absorbent correctement le flux de cyclistes.
L’ouest parisien et les portes de Paris, prochaines étapes à un Paris 100% cyclable
Durant la mandature qui s’achève, l’ouest parisien a moins bénéficié de la politique cyclable que les arrondissements du centre et de l’est. Cela se ressent dans les résultats du baromètre. Les places de la Concorde, de l’Étoile, de l’Opéra et de Clichy ressortent comme problématiques et doivent êtres adaptées à l’usage du vélo. La carte révèle aussi de nombreux carrefours accidentogènes, disséminés principalement dans l’ouest. Le prochain exécutif devra faire passer le 16e, le 8e et le 17e dans la catégorie supérieure.
Enfin, il apparaît clairement que la quasi-totalité des portes de Paris sont inadaptées aux cyclistes. Alors que le matin en heure de pointe, 19% des déplacements Paris–petite couronne sont effectués à vélo3, il est temps de sécuriser les entrées et sorties dans la capitale.
Des aménagements encore inadaptés et sous-dimensionnés
Les boulevards de Magenta et de Sébastopol, qui enregistrent la plus grande fréquentation de vélo à Paris, sont sans conteste les points noirs de la carte. C’était déjà le cas en 20214. La piste du boulevard Magenta, sur le trottoir, accroît le risque de conflits piétons-cyclistes, et le boulevard de Sébastopol est sous-dimensionné pour le nombre de vélos qui l’empruntent aux heures de pointe. Le pont d’Austerlitz est aussi un point dangereux, en raison de travaux interminables, de carrefours difficiles à chaque extrémité, et d’un retour imminent de bus au milieu des vélos, qui nous inquiète autant qu’elle inquiète la RATP, et pour lesquels nous demandons une séparation depuis très longtemps. Les cyclistes attendent depuis plusieurs années la communication d’une solution d’amélioration claire.
De plus, dans un contexte où le nombre de cyclistes a plus que doublé à Paris depuis 20195, certains aménagements récents ne sont plus adaptés. Les places de la Bastille et de la République, bien que refaites récemment, peinent à convaincre, ces aménagements étant devenus inadaptés pour le trafic qu’ils accueillent.
Une demande en stationnement encore forte aux abords des gares
Les résultats du Baromètre vélo révèlent un besoin évident en stationnement, en particulier aux abords de toutes les grandes gares et de Châtelet – Les Halles. Si le problème persiste, nous notons cependant que les demandes en stationnement aux gares de l’Est, de Lyon et Montparnasse ont été réduites de moitié par rapport à 2021, grâce à la mise en place d’arceaux vélo facilement accessibles.
Enfin, les répondant·e·s au Baromètre signalent un besoin accru en stationnement aux places de l’Opéra, de la Bastille, de la République et Stalingrad.
Pour faire de la capitale une ville où circuler à vélo est pratique, facile et sécurisant, le ou la prochain·e maire de Paris devra mettre en œuvre une politique volontariste pour encore améliorer les intersections et les grands axes de Paris, notamment à l’ouest.
- Paris était la 12ème grande ville française la plus cyclable en 2021, et la 7e en 2019. ↩︎
- Enquête : En 2024, 35% des Français pratiquent le vélo au moins une fois par mois, mai 2025, Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation ↩︎
- Enquête régionale sur la mobilité des Franciliens, avril 2024, Institut Paris Région ↩︎
- Résultats du Baromètre vélo ↩︎
- Enquête régionale sur la mobilité des Franciliens, avril 2024, Institut Paris Région ↩︎