Vélib’ 2 : 4 mois après, le fiasco continue

Vélib’ 2 : 4 mois après, le fiasco continue

Paris en selle dénonce les mensonges et l’incompétence de l’opérateur Smovengo : près de 4 mois après son arrivée, le nouveau service continue de multiplier les bugs et les retards ce qui le rend quasi inutilisable.

Alors que la fin avril approche, Paris en Selle fait le point sur l’accident industriel Vélib’ 2 qui a éclaté au 1er janvier :
  • Le nombre de stations censées être en service est très insuffisant : à peine plus de 600 soit moins de la moitié des 1400 stations prévues. La situation est particulièrement dramatique au-delà du périphérique avec un nombre rachitique de stations, en totale contradiction avec l’ambition métropolitaine du nouveau service. Certaines tranchées ouvertes depuis la mi-février attendent encore leurs bornes et leurs vélos en cette fin du mois d’avril…

  • La non-fiabilité du service a atteint de nouveaux sommets avec la nécessité de tester un à un tous les vélos d’une station donnée pour espérer en décrocher un, quand il ne s’agit pas tout simplement de devoir tenter sa chance dans 5 ou 6 stations différentes. À cela s’ajoutent d’innombrables bugs lors des restitutions, avec blocage des comptes correspondants. Les différentes procédures à suivre sont toujours aussi peu intuitives malgré de nouveaux pictogrammes. Lors d’une location, de nombreux usagers ont eu la mauvaise surprise de voir leur vélo bloqué par l’antivol, tandis que l’assistance électrique ne fonctionne plus sur certains modèles malgré une batterie qui indique un niveau de charge correct. Enfin, l’application mobile et sa carte des stations continuent de planter régulièrement et d’induire en erreur les usagers. Tous ces bugs rendent l’expérience Vélib’ 2 apocalyptique.

  • Le système Park+ permettant de garer son vélo dans une station pleine s’avère être une catastrophe avec des situations ubuesques où les vélos attachés les uns aux autres se bloquent. De plus, les débordements et empilements sauvages sont légion : contrairement à ce que craignait la mairie de Paris, ce ne sont pas les nouvelles offres de vélos sans borne qui créent des montagnes anarchiques de vélos mais bien les nouveaux Vélib’ ! Paris en Selle demande que ce système soit immédiatement suspendu pour étudier des solutions plus pérennes et respectueuses de l’ensemble des usagers de l’espace public. Dans le même temps, le système des bornettes montre des signes de faiblesse évidents contre le vandalisme et le vol.

  • Le service client demeure inefficace et la comparaison avec l’ancien opérateur est terrible. Les assistants sont démunis et se contentent généralement de lire des tutoriaux sans pouvoir résoudre les problèmes. De son côté, l’activité de maintenance-régulation rencontre déjà des difficultés majeures alors que le parc reste très loin d’être intégralement déployé. La démotivation des salariés sur le terrain, confrontés à une montagne de dysfonctionnements, se cumule à des conditions de travail qui ont provoqué un mouvement de grève.

  • La concertation avec les usagers a enfin débuté avec un premier comité d’usagers. Malheureusement les associations, qui représentent plusieurs centaines d’usagers, en sont exclues et les échanges lors de ce comité sont placés sous le sceau de la confidentialité… Paris en Selle réclame en vain depuis janvier à rencontrer les responsables politiques de Vélib’ Métropole qui demeurent terrés dans le silence.

  • Les touristes et les usagers ponctuels découvrent avec effarement la nouvelle tarification pour les non-abonnés (5 euros la journée, contre l’équivalent d’un ticket de métro auparavant) et la non-disponibilité des terminaux de paiement à chaque station. Avec Vélib’ 2, on vous fait délibérément préférer le métro ou Uber… Dans le même temps les usagers, notamment de la périphérie, qui doivent effectuer des trajets quotidiens supérieurs à la demi-heure, sont contraints de souscrire à l’offre Vélib’ électrique à près de 100 euros l’année ! Paris en Selle demande que cette tarification adoptée sans aucune concertation soit très rapidement revue avec le rétablissement de l’offre 45 minutes non électrique et un nouveau tarif journalier plus attractif.

Alors que les beaux jours reviennent, Vélib’ continue de laisser sur le bord de la piste cyclable des centaines de milliers d’usagers, notamment pour leurs déplacements domicile-travail. Dans ces conditions, l’objectif de la maire de Paris de tripler le nombre de déplacements à vélo ne pourra pas se réaliser malgré la mise en service cette année de certains éléments importants de son Plan vélo (pistes boulevard Voltaire ou rue de Rivoli, aménagements cyclables aux portes de Paris…). Le risque élevé de vol et l’insuffisance de l’offre de stationnement sécurisé à domicile, dans l’espace public ou dans les gares rendent le service Vélib’ absolument incontournable pour nombre d’habitants du Grand Paris.

Il y a urgence à écouter le calvaire des usagers et à rétablir un système fonctionnel.

Contact presse : presse@parisenselle.fr